[b][color:0df9=DarkOrchid]Coralie la fée[/color][/b]
[color:0df9=DarkOrchid]Un dernier coup d’oeil dans le miroir, l’habit de fée est réussi, du bleu
pour la robe qui finit en guirlandes, du rose sur les joues et sur les jolies
sandales. Le chapeau (de fée) laisse s’envoler un flot de mousseline blanche
Coralie est prête pour le bal du Carnaval des enfants. Elle tourne, a gauche, à
droite, lance ses yeux par dessus son épaule et se trouve….ravissante. Hugo,
le beau Robin des Bois qui fait chavirer toutes les filles de sa classe
aura-t-il un regard pour elle? Coralie fait oui de la tête et sourit encore une
fois
à son reflet. Mais il manque quelque chose à cette petite fille qui se
prend pour une messagère de bonheur sur terre. La baguette Coralie, la baguette
magique sans laquelle tu ne serais rien qu’une petite fille déguisée et pas une
vraie fée. Maman appelée au secoours écarte les bras en signe d’impuissance, on
a pensé à tout, au costume, au jupon, au voile, au maquillage, pas à la baguette
! La petite a soudain au fond des yeux la petite lueur qui annonce les chagrins
de fillette et Maman fond, comme toujours lorsqu’elle la remarque. Alors elle a
une idée, une vraie idée de maman. On va descendre dans la petite boutique du
brocanteur, ce vieux fou qui collectionne les vieilles reliques, les vestiges
des appartements désertés, persuadé qu’il vendra quelque chose un jour et on
dégottera bien dans son bric à brac, quelque chose qui ressemblera à une
baguette de fée. Aussitôt dit, aussitôt fait (fée?) on se retrouve dans le
capharnaüm du vieil original qui dit oui, en chevrotant, oui baguette magique je
vends ! Coralie regarde une fois sa montre, une fois sa mère, le vieux lui, a
disparu sous la poussière….et réapparaît, triomphant, un bout de cristal blanc
dans la main. Pour crédibiliser sa trouvaille, il l’agite et soudain dans l’air
se dégage quelque chose qui ressemble à une poussière d’étoiles, un nuage qui
les fait éternuer toutes les deux. Le nuage évanoui, c’est un vulgaire morceau
de plexiglass qui reste entre les mains du petit marchand, maman glisse un oeil
sur la déception de Coralie, qui d’un haussement d’épaules, dira : « C’est mieux
que rien ».
Sitôt dans l’escalier, l’enfant s’entraîne à se
prendre pour
une véritable fée, soulève un peu sa jupe de satin et dirige la baguette sur le
mur qui aurait bien besoin d’un coup de pinceau. Bruit d’étincelles, la petite a
sursauté mais elle est sûre que le panneau a bougé, elle ne dira rien, on
pourrait se moquer de son identification à Clochette ou Mélusine !
Sur le
chemin qui les mène à l’école ou la maîtresse attend son petit monde, Coralie
saute d’un pied sur l’autre,gambade et joue de la baguette comme une pro. Elle
s’approchera de Robin des Bois, alias Hugo, lui embrassera le front et apposera
la baguette de fée sur son épaule droite en premier pour en faire un prince
charmant. Tout en répétant sa mise en scène, elle heurte la sienne d’épaule et
il lui pousse une aile dans le dos, la même
chose de l’autre côté et voilà
une seconde aile à droite. Un frôlement sur la robe et celle- ci s’évanouit dans
le bitume, Coralie s’élève dans le ciel, Coralie s’est habillée en fée Clochette
et d’un seul coup d’ailes a rejoint les autres. Il y a beaucoup de poussière
d’étoile qui l’entoure dans son vol, la même poussière scintillante que tout à
l’heure chez le brocanteur. Le bonhomme avait raison : la baguette est magique![/color]